Fonctionnement de la centrale électrique, rue des Romains à REIMS

Après 1900, la technologie des machines produisant de l’électricité évolue.

C'est ainsi qu' à partir de 1901 jusqu'à 1909 dans l'un des 2 grands hangars du site, appelé la chaufferie (30 m x16 m) qui faisait partie de la station électrique, une batterie de 10 nouvelles chaudières à vapeur multitubulaires de type Niclausse et 2 chaudières Babcock vont y être installées. Elles sont alimentées par un mélange de poussier de charbon et de poussier de coke . Ces 2 combustibles stockés dans des soutes à charbon, sont répartis dans 2 cases différentes. Au milieu de celles-ci se trouvait une case centrale où une vis mélangeuse brassait l'ensemble.

Ce mélange était acheminé grâce à un élévateur à godets de type « simplex »vers une trémie contenant 12t de combustible dont l'écoulement vers les foyers de ces chaudières (Niclausse et Babcock ) se faisait grâce à des goulottes. L'évacuation des fumées était assurée par une cheminée de 38 m de haut . Par ailleurs la vapeur provenant de ces chaudières spéciales contenant de l'eau dans ses tubes (chaudières multitubulaires) était dirigée grâce à 2 canalisations de 225 mm et 200mm disposées en boucle, vers les générateurs d'électricité (groupes électrogènes).

Ces canalisations dites « collecteurs » étaient situées dans le sous-sol de l'immense salle des machines, toute proche, là où se trouvaient les 6 groupes électrogènes. Ces collecteurs en acier remplis de vapeur reliaient donc les chaudières aux groupes électrogènes, chaudières qui pouvaient produire jusqu'à 5000 kg de vapeur par heure. Chacun de ces 6 groupes était constitué d'une machine de marque « Carels frère » avec une soupape à déclic, qui sous la pression de la vapeur agissait sur un piston qui faisait tourner un volant d'inertie (grande roue) actionnant 2 dynamos de marque Thomson -Houston produisant ainsi 1800 ampères – 250 v soit 450 Kva, et ce pour la plus grosse des machines.

Les dégâts occasionnés lors de la guerre 14-18 vont être fatals à cette unité de production électrique. Elle va être peu à peu après guerre, délocalisée de l'autre côté du pont de St Brice, à Reims.